Introduction

Déficience visuelle et culture

Déficience visuelle et culture

En 2022 notre association s’est rapprochée du théâtre de Villefranche sur Saône, à 10 mn du centre d’éducation pour proposer aux familles d’accueil, aux personnes déficientes visuelles , au salariés, aux bénévoles, un temps culturel, de convivialité et de partage, autour de la pièce Hélène K. mise en scène par Elsa Imbert et retraçant la vielle d’Helen Keller.

En 2023, le rapprochement entre les deux structures a pris de l’ampleur, avec la diffusion d’une nouvelle pièce traitant de la déficience visuelle, Les yeux de Taqqi, réalisée par Cédric Revollon, pièce nommée aux Molières du jeune public et racontant l’histoire d’un petit garçon aveugle et de son voyage initiatique.

A cette occasion, en partenariat avec le théâtre, des maitres-chiens-guides, accompagnés de familles d’accueil, de bénévoles, et de leurs chiens bien sûr, ont animé un atelier à destination de deux classes d’écoles primaires de Villefranche, afin de sensibiliser les enfants au handicap que représente la déficience visuelle, et à l’aide précieuse qu’apportent les chiens guides dans leur vie quotidienne.

Ils ont ensuite assisté ensemble à une représentation.

Un véritable lien s’est tissé à cette occasion, et le théâtre a montré sa capacité a créer de la rencontre, pas uniquement avec les arts, mais aussi avec les personnes, retrouvant ainsi sa fonction d’agora.

2024 : Une première pièce en audiodescription

En 2024, le théâtre de Villefranche a fait un pas de plus vers l’inclusion des personnes déficientes visuelles, en proposant une nouvelle pièce, non pas sur le thème de la déficience visuelle, mais en audiodescription. Un pas d’autant plus décisif que les démarches pour doubler un spectacle vivant sont longues et onéreuses, or le théâtre souhaiterait en proposer un ou deux par an.

Une mise en oeuvre complexe

L’audiodescription est un travail fait en direct par un comédien ou un auteur qui s’est doté de cette compétence. Il va d’abord faire un repérage du spectacle en amont, puis un travail sur le script pour identifier les besoins en matière de doublage, tout en respectant l’œuvre. Enfin, il sera présent lors des représentations pour commenter ce qui lui semble pertinent pour une personne déficiente visuelle, depuis la cabine de régie.

Nous sommes loin de la bande audio enregistrée et diffusée dans un casque telle qu’on pourrait l’imaginer. Et c’est bien normal, puisque nous sommes sur du spectacle vivant et que les représentations se suivent mais se ressemblent rarement.

Et s’il existe des financements, ils restent ponctuels. Les structures culturelles publiques peuvent en effet faire des demandes spécifiques auprès de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) qui dispose d’un fonds spécifique “accessibilité” pour toutes formes de handicap ; cependant, elles sont encouragées à devenir autonome rapidement, y compris sur ce volet.

Pourtant, ce démarches et coûts n’ont arrêté ni Julie Krug, notre interlocutrice, en charge du jeune public, ni ses supérieurs successifs Amélie Casasole et Antoine Gabriel. Et l’équipe a mis aussi en place un dispositif pour les malentendants, témoignant encore une fois ici de son engagement pour un théâtre universel.

Le théâtre de Villefranche est une scène conventionnée, d’intérêt national, avec création, et parmi ses missions figure celle de l’intérêt public. C’est le cœur de son métier, d’où l’importance de traiter de sujes de sociétés, mis aussi de proposer l’accès à la culture pour tous. Le théâtre de Villefranche y est très attentif.

Julie Krug

Dans Icare, la pièce qui a été choisie, mise en scène par Guillaume Barbot et la compagnie Coup de Poker, l’audiodescription sera d’autant plus riche que les décors sont foisonnants et la pièce très visuelle.