30.20.60- Il ne s’agit pas de la date de naissance de Martial Herrscher, mais du nombre d’années passées au sein de l’association. Cette année, Martial qui vient de fêter ses 60 ans, célèbre également 30 ans au service de l’Association, 30 ans, pour l’amour des chiens guides, qui le lui rendent bien ! Quant à la troisième date, on vous laisse deviner !
Faire preuve de ténacité
Si pour Martial, être éducateur de chien guide était une évidence, son parcours est très différent de ceux de nos éducateurs d’aujourd’hui. Explications :
C’est à la suite d’un emploi comme préparateur en panneaux publicitaires, où il laissera 3 doigts dans un accident de travail qu’en 1991, à une époque où ce métier est encore peu, voire pas connu, il est formé par un membre du GIGN en tant que « maître-chien, dresseur, éleveur ». Celui-ci lui confirme ses aptitudes pour le métier et lui conseille de se mettre à son compte. Ce qu’il fait, partant du postulat que « ce qu’il fait avec son propre chien, il peut le faire pour d’autres ». Mais il reste quelques étapes à franchir : Son premier statut sera celui de « dresseur de chevaux » (celui de « dresseur de chien » n’existe pas encore) à côté d’une activité plus alimentaire. En effet, en véritable « couteau suisse » Martial enchaîne les missions d’intérim en usine la nuit pour lui laisser du temps pour s’occuper de ses clients.
Ensuite les opportunités apparaissent lors du tournoi de foot du jeudi de l’ascension à Cibeins, la première rencontre avec l’Association, alors située à Clermont-Ferrand, dans les locaux proches de l’actuel Cesecah. C’est à l’issue d’un baptême d’une semaine que Martial est embauché. D’abord comme animalier, puis pour faire le lien avec les familles d’accueil qui élevaient alors seules les chiots de 2 à environ 18 mois.
Il intègre en 1995 –grâce à Monsieur Manin– la formation d’éducateur, dont il sortira diplômé en 1998.
Sur les traces de la bande à Brenot
Animalier, éducateur, directeur technique, puis à nouveau éducateur, il se découvre des talents d’animateur et part sur les routes, avec Jean-Paul Péres, jusqu’à 3 week-ends par mois pour faire des démonstrations, le micro à la main pour faire la promotion des chiens-guides. Et il aime ça ! L’émulation qui se crée galvanise toute l’équipe, dynamisant de facto l’association.
Bénéficiaire du premier chien guide de l’école, issu de l’école de Nice puisqu’il n’y avait pas d’éducateur encore à Cibeins, Jean-Claude Brenot mène la danse de cette « bande de potes » constituée de Martial, Jean-Paul Pérez, Daniel Manin, alors président de l’école, et bien d’autres qui les rejoindront.
Une joyeuse équipe qui, sous le statut associatif, assure la promotion de l’école de chiens guides de Lyon, la faisant rayonner dans toute la région. Toute l’équipe vient travailler avec plaisir. Une véritable entraide se crée entre les membres. Inutile de les solliciter pour des animations, des dépannages… La solidarité, l’entraide sont de mise dans cette équipe qui s’apparente plus à un club qu’à une entreprise.
L’évolution vers une structure plus grosse
Et l’association grossit, se professionnalise, modifiant un peu les missions et les relations entre les uns et les autres.
Partir ? Rester ? La variété des tâches qui lui sont proposées, son affection pour les chiens et sa mission envers les déficients visuelles encouragent Martial à rester et, en 2023, il renoue avec le tutorat et encadre Adeline Thévenet et Adeline Scerri , monitrices récemment arrivées au sein de l’association.
Une expérience gratifiante et fluide car les trois compères parlent le même langage, obtenant ainsi des résultats rapides dans l’éducation des chiots….
Vers une retraite bien méritée ?
Prévue dans les quelques années avenir, Martial se pose la question de la repousser légèrement s’il retrouve le plaisir stimulant de l’éducation telle qu’il l’a connue. Or il se pourrait bien que le tutorat et la coopération avec les deux « Adeline » contribue à refaire de son métier un plaisir. À suivre….
Conclusion éclair !
Mon meilleur souvenir
La bande à Brenot et les 15 premières années.
Mon pire souvenir
L’arrivée de l’éducation positive qui a scindé l’équipe et surtout la façon dont elle a été amenée. Cela m’a coûté mon poste de directeur technique. Pourtant il y a des éléments positifs dans la méthode et cela plaît au public et à la société de manière générale. Heureusement cela commence à changer…
Ma principale qualité (outre la ténacité)
La résilience.
Mon axe de progression
Être moins impacté par ce que les autres pensent ou disent de moi alors que j’ai simplement une façon de faire différente.
Mes remerciements
Ils vont en tout premier lieu à Monsieur Manin à qui je dois tout, mon embauche, mon entrée en formation alors que je n’avais pas le niveau requis par la fédération, mon statut au sein de l’association, sa stimulation à me faire commenter notre action lors des démonstrations et son soutien moral en toute circonstance.
Aux autres membres du bureau, Messieurs Brenot, Gouttenoire, Laurent, Defer, Bouis et Peres, Muriel et Denise Royer ainsi qu’à toutes les familles, les bénévoles, tous les déficients visuels et pour finir à Eva ma femme qui a su acceptée (malgré elle) tous ses temps passés hors de la maison pour promouvoir le chien-guide. Merci.
Cet article est initialement paru dans notre magazine Partenaires numéro 55.