Introduction

Zoom sur 1 binôme : Elie et Jinga

Zoom sur 1 binôme : Elie et Jinga

« Avec le chien, tout est simple. Les gens viennent vers toi ! »

Ainsi commence notre échange avec Elie Zampin, haut-savoyard, deux fois médaillé en biathlon aux jeux paralympiques, malvoyant depuis sa naissance, et maitre de chien guide de Jinga.

Le sport a toujours fait partie de la vie d’Elie mais c’est une fois à l’âge adulte qu’il débute l’alpinisme qui l’attire tant (Népal, Pérou, Tanzanie, Kilimandjaro, …) puis le handisport de haut-niveau au hasard d’une rencontre sur les pistes des Saisies.

Elie passe alors 6 mois par an à la Poste, où il est salarié et 6 mois à participer à des compétitions ; Médaillé aux Jeux Olympiques d’Albertville en 1992, puis à Nagano en 1998, il continuera ainsi les compétitions grâce à cette organisation rendue possible par son employeur.

En 2015, sa vue se détériorant et après quelques hésitations, Elie fait une demande de chien-guide à notre association, encouragé par une amie non voyante. Et en 2016, Jinga, son binôme, entre dans sa vie.

C’est un immense bouleversement. Ils s’attachent très vite l’un à l’autre et une complicité s’installe. Dès 2017, ils cheminent ensemble sur les chemins du Queyras, puis en 2018 sur le chemin de Stevenson. Lors de ce périple, ils parcourront ensemble 160 kms depuis Le Puy-en-Velay jusqu’à Florac.

« Elle m’a permis de repartir tout seul en sécurité en montagne » déclare Elie

Le fait que le chien, soit un formidable vecteur de lien social, Elie n’a cessé de le constater au fil de ses déambulations sur les chemins avec Jinga.

« L’attitude des gens était vraiment différente selon que je marchais avec ou sans elle »

C’est donc assez naturellement qu’il prend sa retraite anticipée de la poste à 55 ans, avec l’objectif d’intervenir dans les écoles pour sensibiliser les jeunes à la déficience visuelle et à l’univers du chien-guide.

Sa carrière de sportif (5 participations aux jeux olympiques) lui permet d’intervenir sur de nombreux plans.

Avec les enfants, au sein des établissements scolaires, il fait des démonstrations de tir avec une carabine laser, et –bien sûr-, il vient avec Jinga.

Les enfants sont cash. Ils lui demandent par exemple « Comment tu te laves les dents si tu ne vois pas ? » et posent spontanément de nombreuses questions de bon sens, là où les adultes  n’osent pas.

Pour lui, cet exercice est aussi un excellent moyen de leur faire prendre conscience du fonctionnement de leur corps, de leurs émotions, de leurs sens : L’ouïe et la façon dont on peut l’utiliser pour mieux écouter bien sûr, mais aussi l’odorat, le toucher …

C’est aussi une introduction à des sujets comme la proprioception au niveau des pieds, et à tout ce que l’humain développe lorsqu’il perd un sens.

Et ils sont d’excellents d’ambassadeurs.

 « Lorsque l’on parle de la déficience visuelle, on permet aux autres de se mettre à notre place. Un peu. Et ainsi de mieux nous comprendre » déclare Elie.